E-learning : du projet star aux projets de masse

Par le 23 juin 2015

L’expérience du Studio E-learning Cegos, créé en 2000, nous éclaire sur l’évolution des besoins de nos clients en e-learning sur-mesure. Et parmi les tendances fortes, s’il en est une qui retient particulièrement notre attention et notre manière de produire c’est celle de la massification.

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L’avantage de la maturité, c’est de pouvoir parfois se retourner sur le chemin parcouru

S’il y a encore 10 ans, le E-Learning n’était pas forcément accepté et déployé dans les organisations, aujourd’hui rares sont les entreprises n’y faisant pas appel.

Deuxième point, au sein même des entreprises, un nombre croissant de projets est réalisé sous cette modalité.

Plus de contenus, pour plus de monde, en moins de temps, tout en gardant l’équilibre

De fait, un triple constat :

  • en termes utilisateurs : des formats plus courts, la disparition des grandes fresques e-learning, nous en avons déjà beaucoup parlé ici avec l’article Au fait c’est quoi le elearning.
  • en termes de marché et de production, un constat aujourd’hui largement partagé : si le marché global du E-learning est en croissance, les enveloppes projet par projet tendent à diminuer… notamment en raison du nombre de productions à réaliser.

Aussi, au sein des entreprises, on peut avancer que le projet star de 2005 (le serious game de l’année, le dispositif innovant à effet waouh, etc.) est en 2015 largement moins sous le feu des projecteurs : parce que d’autres projets sont en cours, parce qu’à l’heure de la digitalisation des métiers, les usages se sont multipliés, et enfin parce que les investissements sur un seul projet phare sont devenus rarissimes.

Optimiser le delivery au même niveau qualitatif

Du côté des éditeurs de contenus, s’est ainsi révélée l’impérative nécessité d’optimiser les chaînes de production pour assurer un volume de livraisons plus important.

Et une équation impérative à résoudre : plus de contenus, pour plus de monde, en moins de temps, tout en gardant l’équilibre.

Et pourtant, d’un point de vue qualitatif, les attentes utilisateurs ne suivent pas la même tendance, bien au contraire. L’accessibilité grandissante des contenus qualitatifs sur le web ou sur des services de contenus à la demande laissent à certains imaginer qu’il est simple et rapide de produire du digital. « À  la portée de tous »… une vague croyance amplifiée dans les services de formation par le développement des outils auteurs et l’internalisation progressive dans les entreprises des compétences de conception E-learning.

Qu’entend-t-on alors exactement par massification ?

Tout simplement, le besoin de former et donc de déployer pour le plus grand nombre, sans abaisser la valeur qualitative de la formation dispensée…  Par exemple avec les schémas d’enseignement et de formation initiale aujourd’hui déployés en Inde, Chine, Brésil et Afrique qui répondent à la nécessité de former un nombre exponentiel de personnes, et qui s’accompagnent d’investissement et d’innovations techniques et pédagogiques. On pense dans ce domaine aux 100 chaînes de télévision éducatives indiennes aujourd’hui disponibles ou encore au projet d’e-Network panafricain lancé dès 2009 par le gouvernement indien, 4 de ses universités majeures et l’union Africaine.« L’élitisme pour tous » aurait dit Vitez sur d’autres sujets 🙂

On renverra évidemment aux travaux de Marc Giget et de l’Institut Européen de Stratégies Créatives et d’innovation.

Pour une nouvelle typologie des productions

Aussi, à l’heure où la formation professionnelle tend à s’individualiser, les services de formation des entreprises, les organismes et les pure-players E-learning doivent s’interroger sur l’objet même du E-learning et peut-être réinventer sa typologie et ses schémas de production :

  • un E-learning massif pour du déploiement à fort volume, avec des marges unitaires faibles et un retour sur investissement lié aux nombres de personnes formées. Sans doute également du partenariat, du crowdfunding, de la certification et de l’agrégation de contenus dans des modèles B2B et B2C.
  • un e-learning destiné à un volume moins important d’apprenants, à plus forte marge, destinés essentiellement à du B2B.

Et tout cela, en innovant sur la distinction entre le sur-étagère et le sur-mesure, en ajoutant les évolutions du Digital présentiel, du e-learning synchrone et collaboratif.

En somme, starifié ou massifié, le e-learning n’a pas fini de se réinventer.

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