8 caractéristiques de la plateforme LMS de demain

Par le 7 mai 2018

Dans le billet précédent, nous avons parlé de l’évolution du LMS (Learning Management System) aux cours des dernières années. Aujourd’hui, nous vous proposons de réfléchir ensemble aux LMS de demain capables de proposer et de déployer une véritable expérience d’apprentissage.

Pour définir une nouvelle approche du LMS, il est vital de changer nos représentations. Ce qui revient à adopter un nouvel acronyme, le LEMS : Learning Experience Management System.

Le LEMS doit être capable de soutenir l’expérience d’apprentissage et de démultiplier l’engagement des apprenants.

Par engagement, n’entendons pas seulement « utilisation », pourcentage d’inscriptions, taux d’achèvement, etc. L’engagement est bien plus que cela : il correspond au niveau de « présence » et d’effort mental consacré à une activité pendant l’expérience d’apprentissage.

S’il existe un enseignement des neurosciences qui s’applique ici, c’est le fait que l’engagement est nécessaire pour attirer l’attention, retenir l’apprenant et augmenter ses performances.

Le LEMS doit donc selon nous combiner 8 caractéristiques :

1. Les apprenants trouvent facilement ce dont ils ont besoin pour focaliser leur attention.

L’intérieur d’un LMS actuel ressemble la plupart du temps à un labyrinthe, avec son lot de cheminements pour arriver à ses fins. Plus de 3 clics sont souvent nécessaires pour trouver et lancer une activité. L’utilisateur consacre beaucoup de temps à cette navigation. Au contraire, l’interface utilisateur du LEMS doit être aussi simple et épurée que possible, des indices clairs indiquant ce qui doit être fait, où, quand et comment.

2. Plus que de la formation… les apprenants disposent d’un support de performance.

L’utilisateur peut retrouver très facilement le contenu lorsqu’il doit l’utiliser en situation professionnelle. Il est vrai que cela dépend également de la façon dont le contenu est créé, mais les LMS traditionnels sont plus axés sur ce qui se passe pendant la formation… et pas sur ce qui est nécessaire après la fin de la formation. Du point de vue de Cegos, le LEMS doit soutenir la « solution 100 », et passer d’un paradigme d’apprentissage à un paradigme de performance.

3. Chacun peut constater et surveiller ses propres progrès.

Le système doit donc pouvoir supporter l’utilisateur pour identifier ses besoins réels, évaluer ses niveaux de connaissances ou de maîtrise pratique, et fournir des recommandations sur ce que l’apprenant doit accomplir et comment y accéder. Sans oublier le formateur qui peut facilement suivre les progrès du groupe et soutenir activement les besoins individuels.

4. Les apprenants peuvent bénéficier de stratégies de renforcement.

Selon la courbe de l’oubli d’Hermann Ebbinghaus, plus l’apprenant doit se souvenir de quelque chose, plus l’apprentissage doit être espacé. Le « spaced learning » (apprentissage distribué) est donc une technique qui intègre des intervalles de temps croissants entre la première prise en main du contenu et sa maîtrise en situation opérationnelle. Nous savons tous que le micro-learning est une tendance actuelle, mais une fois obtenus ces petits blocs de connaissances, nous avons besoin d’un système capable de les distribuer pour une rétention à long terme.

5. La gamification est favorisée… et ce mot embarque beaucoup de choses !

Il peut s’agir d’inclure une mécanique d’attribution de badges permettant aux individus de prendre conscience de leurs progrès. Sur certaines thématiques, il peut être intéressant de mettre en place des « leaderboards » (tableaux de classement des apprenants entre eux). Attention toutefois, si une concurrence positive peut favoriser l’engagement dans certains dispositifs, elle peut être contraire à l’apprentissage collaboratif dans d’autres, notamment lorsqu’il s’agit de générer un apprentissage collectif issu du partage et de la réalisation conjointe de livrables. C’est pourquoi un LEMS doit pouvoir adopter certains principes de gamification… de façon sélective !

6. Les émotions positives sont encouragées.

Tous les utilisateurs doivent se sentir libres de naviguer dans l’environnement, de prendre ce dont ils ont besoin et de contribuer comme ils le souhaitent. Il n’y a pas de sanctions… mais au contraire des reconnaissances régulières des contributions effectuées ! Cela est vrai pour tous les profils, des formateurs aux équipes de soutien ou aux apprenants. Tous font partie de l’expérience d’apprentissage et y contribuent activement eux-mêmes.

7. L’interaction sociale est présente… au-delà des moments synchrones (présentiel ou classe virtuelle).

Cela permet un flux continu de communication entre les apprenants et le formateur, ainsi que le partage d’expériences et d’idées avant, pendant et après les événements synchrones.

8. L’utilisateur peut configurer son expérience d’apprentissage.

La plupart des LMS fournissent des options pour que l’utilisateur définisse ses préférences (comment il veut être contacté, ses paramètres de confidentialité ou de sécurité, les formats de notifications, etc…). Ces options sont importantes car elles donnent une part de contrôle à l’utilisateur, mais elles ne créent pas pour autant ce que nous appelons une expérience d’apprentissage personnelle. Pour cela, le LEMS doit aller bien au-delà de la configuration !

En conclusion :

Assurez-vous d’avoir un LEMS, et pas seulement un LMS !

 

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Vanderspelden Jean Il y a 6 années

Bonjour

De LMS à LEMS, je prends !

J’ajouterais une 9eme caractéristique concernant la tracabilite non plus des temps de connexion mais des différentes activités formatives proposées à chaque apprenant via les productions, les évaluations et les interactions. Il s’agit de prendre en compte le nouveau contexte réglementaire pour attester non pas la présence mais l’assiduité de chaque apprenant dans la réalisation de son parcours #foad

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    François Debois

    François Debois Il y a 6 années

    Bonjour Jean,

    Oui, vous avez parfaitement raison! L’enjeu n’est plus tant la course au clic et le temps de consommation de contenu (même s’il est toujours intéressant de stimuler les dispositifs « formels ») que de permettre la réalisation/partage d’autres activités formatives via la plateforme. Un des enseignements des MOOCs est d’ailleurs que pour +/- 1 heure de contenu par semaine, il faut compter +/- 2 heures de production personnelle, évaluation et d’interaction avec les autres apprenants.
    Autrement dit, le LEMS ne doit pas être qu’un Netflix (ou autre opérateur de diffusion de contenu), mais un Netflix + un studio permettant à l’apprenant de fabriquer son contenu (#faitesvotresérie)!

    Bien à vous,

    François

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Jérôme MAES Il y a 6 années

Merci Jean pour ce commentaire que je partage totalement.
Je pense que cette dimension figure en germe dans la 3ème caractéristique : Chacun peut constater et surveiller ses propres progrès. Le « chacun » étant finalement l’apprenant; le formateur voire le manager et le commanditaire selon des règles de gestion des données personnelles à établir.
Tout cela nous conduisant à la traçabilité du processus de développement des compétences.

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François Debois

François Debois Il y a 6 années

Bonjour Abdellah,

Merci pour vos propositions.
1. Oui, la reconnaissance sociale est un vecteur essentiel pour l’engagement de l’apprenant. Elle contribue également à ce qu’Albert Bandura appelle l’apprentissage vicariant (par observation du comportement des autres et les conséquences qui en résultent pour eux)
2. La dimension kinesthésique passe à la fois par le fait :
a. d’inciter l’apprenant à réaliser des actions dans son propre environnement de travail, ce qui va le mettre en mouvement pendant qu’il apprend. L’enjeu n’est donc pas que toutes les actions de formation soient réalisées sur la plateforme, mais que cette dernière stimule l’envie d’agir en dehors !
b. de travailler les interfaces de connexion au LEMS, pour que certains gestes de navigation/clics contribuent à un meilleur apprentissage (moins de « friction » dans la navigation = plus d’énergie pour l’appropriation de nouvelles pratiques).

Bien à vous,

François

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